Quatre belles histoires à l’Espace culturel
Tourrette-Levens regorge de talents et l’espace culturel, installé au rez-de-chaussée de la Maison « Da medicou » en face de l’église, a été essentiellement créé pour les mettre en valeur. Jusqu’au 19 mars, il accueille Richard Roux et Kelly Galarato, deux enfants du village, Patrick Poupeau, résident tourrettan depuis quarante ans et Alexandra Allard. Niçoise, cette dernière entretient une grande amitié avec Richard Roux et partage avec lui plusieurs expositions, et son univers avec les Tourrettans depuis quelques années.
Des mondes à protéger avec Alexandra Allard
Avec elle, ils ont d’abord découvert des oiseaux peints à l’aquarelle sur des cartes IGN. Cette année, ils déploient leurs ailes sur l’envers des boîtes de médicaments ouvertes. « Je ne peux pas m’arrêter de dessiner. En vacances avec mon petit-fils, je n’avais pas de support pour dessiner, j’ai pris ce que j’avais sous la main… » explique celle qui a fait les Beaux-Arts à Paris. Le support, trouvé par hasard, devient source de réflexion. « J’ai un grand terrain où des oiseaux viennent habituellement se nourrir l’hiver. Cette année je n’en ai presque pas vu. Un ami qui habite dans le centre de la France est aussi dans mon cas… Des études ont montré que nous avons perdu 3 millions d’oiseaux l’année dernière en France… » Alexandra les peint aussi sur l’avant des boîtes de morphine et autres analgésiques. Elles deviennent leurs nichoirs, un endroit où ils sont protégés… Sur les notices, ce sont des nus qui apparaissent, superposés aux compositions et listes des effets secondaires. Mais de près comme de loin, c’est le sujet qui se détache, fièrement, en couleur. « Le modèle vivant est en voie de disparition ». Alexandra s’en fait son défenseur, sa protectrice « Être en contact avec la réalité, c’est important pour un artiste… »
La force de la nature humaine et environnementale révélée avec Kelly Galarato
Kelly Galarato rend réels, palpables les sentiments enfouis en elle. Ses tableaux, réalisés au feutre et au stylo, reflètent son intérieur. « J’exprime la liberté, la recherche du bonheur, la persévérance… » Son ressenti est puissant, et l’artiste de 19 ans l’associe à la nature qui l’entoure. Ce qui a commencé sur les bancs de l’école en rêvant, enfermé dans des cahiers est montré au grand jour et devenu grand. Mélanges de rouge, vert, bleu associé à du noir, les couleurs de Kelly, ses contrastes reflètent toute sa force, son enthousiasme et sa fougue. Ils sautent au visage du spectateur, mais ne l’agressent pas. « Je veux faire passer des messages, mais j’aime que le spectateur interprète mes tableaux comme il veut… » Les formats, grands ou petits, n’y changent rien…
Du bronze à la manière de Rodin avec Patrick Poupeau
Chez Patrick Poupeau au contraire, les sculptures, aussi grandes que des hommes, donnent plus de place à sa créativité. Il niche ses bronzes, réalisés selon la technique de la cire perdue, à la manière de Rodin, sur des hélices. Pareilles à des fleurs, elles ornent la salle principale de l’espace culturel. Dans ces œuvres, le natif de la Touraine lie les quatre éléments (eau, terre, feu, air) avec son métier de jardinier et son histoire. « Petit, c’est mon grand-père qui m’a offert mon premier canif… » Patrick ne l’a plus quitté. Des décennies plus tard, ses bronzes font mouche auprès des spectateurs.
Des insectes à l’encre de Chine avec Richard Roux
Richard Roux a décidé aussi de revenir à l’enfance, avec les insectes qui l’ont peuplé… Il guide le spectateur crée son laboratoire à 101 bestioles et rend hommage à ses parents. La couleur l’a lassé, il ne s’exprime plus qu’en noir… Mais il a trouvé grâce son amie Alexandra Allard une autre façon de s’épanouir en travaillant sur les supports. Il cherche désormais les plus adaptés à ses sujets… « À Tourrette-Levens il y a aujourd’hui le musée des papillons et des insectes. Enfant, je les collectionnais, il y en avait partout dans ma chambre… J’ai passé mon enfance et mon adolescence à Tourrette-Levens, c’est un des villages de ma famille, l’autre étant St Martin-Vésubie, je suis fier d’y exposer tous les ans, mes parents qui ne sont plus là seraient très fiers eux aussi, eux qui m’ont aimé et élevé dans la tolérance et la liberté… Je vais d’ailleurs leur rendre hommage en dessin, beaucoup de gens se souviennent d’eux, mon père le facteur (d’ailleurs il disait toujours “toi tu es le fils du facteur !!”)… »
Lors du vernissage, le Dr Frère accompagné de son équipe municipale fut fier de présenter ces belles histoires et ces personnages hauts en couleur aux visiteurs venus nombreux. Parmi eux se trouvaient les artistes, Louis Dollé, Stéphanie Lobry et Anne-Sophie Viallon et Irmeli Joung, Jim Monson…
Plusieurs classes des écoles ont également profité de ce vent de création avec leurs professeurs lors de visites animées par les artistes en personne. Peut-être l’occasion de susciter des vocations…
Vous pouvez encore découvrir ces œuvres jusqu’au 19 mars, date à laquelle les 4 compères vous convient à un concert de fin d’expo avec Syka James à 16h.
Voir le reportage de France 3 – aller à 17min12s : cliquer ici