Cérémonie du 11 novembre
Tourrette rend hommage à ses 43 héros
« Chers parents. Me voilà dans la panade. J’ai de la boue jusqu’au cou. Si vous me voyez, vous ne me reconnaitriez pas… Quand je vois les soldats revenir des tranchées, ce ne sont plus des hommes, ce sont des tas de boue. Mais tout cela, c’est pour la France. » A l’occasion des cérémonies du 11 novembre à Tourrette-Levens, cette lettre poignante d’un poilu, lue par le maire, le Docteur Alain Frère a rappelé l’horreur des tranchées de la Guerre de 14/18. « Et le devoir de souvenir du sacrifice », a expliqué Éric Ciotti, le président du Département 06.
Par rapport au nombre de ses habitants, Tourrette-Levens a payé un lourd tribut. 43 jeunes sont tombés au champ d’honneur de la Der des der. « Parmi eux, il y avait des fratries et ils avaient pour certains d’entre eux tout juste 20 ans », se souvient le maire, particulièrement ému, lui qui a perdu son père de 33 ans lors de la Seconde Guerre mondiale. Le conseil municipal, les autorités militaires et les tourrettans venus nombreux se sont effacés derrière la liste des noms de ces héros. À l’évocation de chacun d’entre eux, ils ont répété en chœur et avec force « Mort pour la France ».
Cette année, « la cérémonie du 11 novembre revêt une dimension particulière », a insisté Éric Ciotti présent pour commémorer l’armistice à Tourrette-Levens, désormais chef-lieu du canton. « Un moment qui trouve toute sa place dans une période où les djihadistes nous ont déclaré la guerre. Une guerre que nous gagnerons sur le terrain des valeurs », a-t-il poursuivi avant de remercier le maire « de faire en sorte que Tourrette reste Tourrette », a-t-il déclaré.
À l’issue de la cérémonie aux monuments aux morts où des gerbes de fleurs ont été déposées et l’hymne national chanté, l’assemblée s’est réunie dans la salle des fêtes. Au pupitre, Émile Fabre, le président de l’union des combattants a également rendu un vibrant hommage aux femmes pendant le conflit de 14-18. « C’est elles, qui ont remplacé les hommes dans les champs, dans les usines, dans les administrations et qui ont continué à s’occuper des foyers et des enfants. Elles ont, elles aussi, contribué à la victoire », a-t-il raconté avant de remettre la médaille de la reconnaissance de la nation et la croix du combattant à l’enfant du pays, le Commandant Frédéric Bellanger, ainsi que la médaille de la reconnaissance de la nation à Joseph Tobia.